Artivisme
La liberté de surconsommer guidant le peuple.
Adaptation contemporaine caustique de "la liberté guidant le peuple" d'Eugène Delacroix, 1830.
© Adagp, Paris, 2022.
Acrylique, gesso, mini-chariot et collages sur cire et bois.
61 x 60 x 38 cm. 8,3 kg.
Le monde occidental a fait émerger un modèle culturel de consommation qui a imprégné toute la société, et qui en définit désormais la normalité.
Une offre sans cesse renouvelée de marchandises y abonde et crée des besoins artificiels basés sur une logique de marché, c'est-à-dire sans prise en compte des intérêts de la communauté ou de l'environnement, avec la rentabilité financière comme seule boussole.
Cette insatiabilité tend à uniformiser le monde, à le stériliser, et à le rendre objet que l'on soumet sans autre fin que notre confort et nos amusements superficiels et éphémères.
Alors que la soutenabilité environnementale de ce consumérisme exacerbé atteint ses limites, il devient urgent de réaliser que le bonheur ne se mesure pas en pouvoir d'achat, mais en soins apportés à soi et aux autres, humains et non-humains.
Évolution de l'Homme.
© Adagp, Paris, 2023.
Acrylique et gesso sur cire, plexiglas et bois.
91 x 43 x 28 cm. 5 kg.
Qu'il est bon de progresser* à toute vitesse et sans effort, hors du cadre des lois du Vivant ! **
* Évoluer, grâce à la technologie, en exterminant le Vivant environnant, sans autre sens que notre confort et notre amusement, et sans jamais trouver satisfaction.
** Offre valable dans la limite des ressources disponibles.
** Offre soumise à conditions : aliénation, inégalités, dégradations des espaces naturels, totalitarisme de la marchandise et du calcul monétaire, perte de liens, perte de sens.
** Nous déclinons toute responsabilité en cas de chute fatale résultante du tarissement des ressources.
Le bug sociétal.
© Adagp, Paris, 2021.
Acrylique et gesso sur cire et bois.
61 x 42 x 25 cm. 3,5 kg.
"Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", Jacques Chirac, 2 septembre 2002.
Les constats de perte de biodiversité, de dérèglement climatique, de raréfaction des ressources naturelles, de pollutions, d'accumulation de déchets, existent depuis des décennies, ainsi que la connaissance que ces phénomènes ont le pouvoir de compromettre de manière irréversible l'habitabilité de la planète.
Pourtant, notre société reste encore fondamentalement bloquée sur un mode de fonctionnement consumériste, productiviste, matérialiste, individualiste, polluant, qui privilégie la consommation effrénée et le gaspillage, les intérêts court-termistes et les plaisirs éphémères. La croissance économique reste le projet prioritaire des milieux politiques et économiques, et l'augmentation du pouvoir d'achat semble la préoccupation principale des individus.
Pourquoi ?
- Notre démocratie représentative, de part le processus d'élection de ses dirigeants, semble mettre au pouvoir des personnes intrinsèquement stimulées par la conquête, la domination, et incitées à avoir une vision court-termiste. Par ailleurs, le fait qu'il y ait un faible nombre de décideurs, rend ceux-ci facilement influençables par des groupes de pression aux intérêts financiers et sociaux différents de l'intérêt général. Une façon d'y remédier pourrait être de faire prendre chaque décision sociétale structurante par une assemblée de citoyens tirés au sort et éclairés par des scientifiques, comme cela a été fait avec la convention citoyenne pour le climat de 2019.
- Actuellement, l'aspect financier est prévalent dans la prise de décision entrepreneuriale et politique, ce qui incite au productivisme, à la surexploitation, et à la destruction du Vivant. D'autres indicateurs de performance devraient plutôt être considérés : le taux d'emploi, la santé, la biodiversité, la qualité de vie, les inégalités, l'éducation, … Et les projets devraient désormais être financés en proportion du bien-être apporté au Vivant.
- Une grande partie de nos désirs nous sont fortement suggérés par la publicité et la fiction. Réguler la publicité, promouvoir un mode de vie sobre, informer sur la gravité de la situation écologique, retisser les liens avec le reste du Vivant, auraient le pouvoir de déplacer nos désirs vers des comportements soutenables, épanouissants, et respectueux de notre planète.
Tirer toute la planète à soi.
© Adagp, Paris, 2021.
Acrylique et gesso sur cire et bois.
120 x 40 x 20 cm. 6 kg.
La plupart des écosystèmes exploités par l'Homme ne le sont pas de façon durable. Ils sont surexploités, c’est-à-dire que le prélèvement dépasse la capacité de la ressource à se reconstituer naturellement. S'ensuit des écosystèmes qui n'arrivent plus à rétablir leurs équilibres, des espèces qui disparaissent, et des conséquences écologiques et sociales imprédictibles.
Un seul antidote : ralentir, consommer peu, répartir mieux, retisser les liens avec le Vivant.
Homo consommatus.
© Adagp, Paris, 2021.
Mini chariot, acrylique et gesso sur cire et bois.
60 x 40 x 28 cm. 2 kg.
Pour une part grandissante de l'humanité, la consommation joue un rôle central comme norme de vie réussie. Cette consommation, moteur de la croissance économique et du système capitaliste, est entretenue pour être insatiable, individualiste, et axée sur la nouveauté et le plaisir.
La Terre est alors perçue comme une réserve, un moyen, et des ressources que l'on soumet, pour obtenir des aises individuelles qui priment sur l'intérêt de la communauté et du reste du vivant.
Ne serait-il pas plutôt temps d'esquisser une société juste et viable, qui démocratiserait la satisfaction des besoins primaires, proposerait des biens durables et réparables, et axerait la réussite sur la qualité des liens tissés avec les autres vivants ?
Homme politique contemporain.
© Adagp, Paris, 2020.
Vêtements, acrylique et gesso sur cire; bac à sable; pastel sur bois.
40 x 20 x 20 cm. 6 kg.
L'inaction politique face aux déferlantes qui érodent la vie sur Terre est criante. Agir avec raison nécessiterait d'opérer un changement de vision du monde :
en reconnaissant la réalité du désastre écologique, et sa cause première : l'anthropocentrisme, rendu destructeur par un déploiement techno-scientifique massif.
en entrant dans une ère de sagesse et non plus de conquête, de partage et non plus de combat, avec l'objectif d'assurer le bien-être du vivant et non plus la croissance économique.
À nos excès !
© Adagp, Paris, 2022.
Acrylique et gesso sur cire, verre et bois.
61 x 40 x 28 cm. 2,1 kg.
Alors que l'accès au futile n'a jamais été aussi facile, l'essentiel commence sérieusement à être mis en péril : la stabilité du climat, l'abondance de biodiversité, la disponibilité de ressources, la salubrité des sols, de l'eau et de l'air; et avec eux, la paix.
Écosystème 2.0.
© Adagp, Paris, 2022.
Acrylique, gesso, fleur artificielle et cloche sur cire et bois.
61 x 40 x 20 cm. 1,3 kg.
L'Homme n'a cessé de transformer son environnement au cours des âges, mais, depuis la révolution industrielle, cette transformation prend une tournure de destruction massive du Vivant, avec une grande accélération du phénomène depuis les années 1950.
L'accaparement d'espaces naturels pour des besoins humains boulimiques, une vision sociétale purement utilitariste et court-termiste, et l'exigence d'une productivité toujours accrue conduisent à l'artificialisation des milieux, leur mécanisation, leur simplification, leur spécialisation, leur uniformisation, leur appauvrissement, et leur perte en biodiversité.
Et désormais, conséquence de cette démesure, le dérèglement climatique y ajoute un phénomène d'instabilité des saisons, de survenue d'épisodes météorologiques extrêmes et d'aridification des sols.
Des millions d'années d'évolution du Vivant se trouvent ainsi balayées, et les conditions d'une vie décente sur Terre (tempérance du climat, richesse symbiotique des écosystèmes) sont d'ores-et-déjà compromises pour les milliers d'années à venir.
Pourtant la vie, tel un brasier incandescent, ne demande qu'à foisonner, abonder, inventer et croître; si seulement l'Homme relâchait l'intense pression de sa botte qui l'étouffe.
On a marché sur la Terre.
© Adagp, Paris, 2020.
Pastel, acrylique et gesso sur cire et bois.
61 x 30 x 15 cm. 1,5 kg.
Le jour du dépassement de la Terre correspond à la date de l’année à partir de laquelle l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an.
Son calcul est le rapport entre:
1. la capacité de production biologique de la planète.
2. l’empreinte écologique, qui est l'indicateur qui comptabilise la pression exercée par les hommes envers les ressources naturelles et les services écologiques fournis par la nature. Plus précisément, cette empreinte mesure les surfaces alimentaires productives de terres et d'eau nécessaires pour produire les ressources qu'un individu, une population ou une activité consomme, et pour absorber les déchets générés, compte tenu des techniques et de la gestion des ressources en vigueur.
Alors qu'en 1970 la date de dépassement mondial était le 29 décembre, elle est passé au 29 juillet en 2019.
Pour la France, elle est le 3 mai. Autrement dit, il faudrait 2,9 Terre si toute l'humanité vivait comme les Français.
La fable de la grosse nouille.
© Adagp, Paris, 2022.
Seau, acrylique et gesso sur cire et bois.
50 x 50 x 20 cm. 2 kg.
Si l'on plonge subitement une grosse nouille dans de l'eau chaude, elle s'échappe d'un bond ; alors que si on la plonge dans l'eau froide et qu'on porte très progressivement l'eau à ébullition, la grosse nouille s'engourdit ou s'habitue à la température pour finir ébouillantée.
Toute analogie avec le réchauffement climatique serait purement fortuite.
Le pessimisme de la conscience. L’optimisme de l’action.
© Adagp, Paris, 2022.
Fleurs artificielles et acrylique sur carton, papier et bois.
183 x 61 x 5 cm. 5,2 kg.
Certaines tendances actuelles laissent augurer un avenir inquiétant: surexploitation du Vivant et de ressources finies (minerais, énergies fossiles, ...), pollution grandissante de l'air, de l'eau et des sols, perte de la biodiversité, dérèglement climatique, aggravation de l'empreinte écologique, hausse des inégalités, individualisme, consumérisme, dégradation de la santé mentale, verrouillage des possibilités de changements par des entités aux pouvoirs colossaux.
Alors quoi ? C'est foutu ? Le monde sauvage et libre va-t-il inexorablement mourir étouffé sous la botte de Sapiens ?
Peut-être.
Mais quoiqu'il en soit, ça n'empêche pas d'agir dans une direction qui nous paraît juste, digne, résiliente, désirable et pérenne.
Ça n'empêche pas, concrètement, de confier son épargne à une banque éthique comme la Nef (l'argent placé en banque a un impact écologique et social majeur, déterminé par les choix de financements et d'investissements faits par cette banque).
Ça n'empêche pas de manger bio, local, et quasiment sans viande ni produits laitiers (ce qui permettrait de libérer une grande majorité des terres agricoles actuelles, en faveur de la biodiversité).
Ça n'empêche pas de créer de l'abondance et des zones de libre évolution pour le Vivant.
Ça n'empêche pas de ralentir, de méditer, de contempler et de voir la beauté partout où elle est.
Ça n'empêche pas de renoncer à des conforts.
Ça n'empêche pas d'être en résistance contre les oppressions faites au Vivant.
Ça n'empêche pas de s'engager dans la cité, en politique ou en association.
Ça n'empêche pas d'avoir une vie riche de sens et de liens.
Ça n'empêche pas d'aimer de la plus pure et entière des façons.
Ça n'empêche pas d'être bien, sain et aligné.
Pour soi-même, mais aussi comme la plus belle façon d'inspirer d'autres personnes à changer de chemin de vie.
Les vieilles valeurs tombent, les nouvelles bourgeonnent.
© Adagp, Paris, 2022.
Acrylique, gesso et papier sur cire et bois.
40 x 40 x 29 cm. 0,8 kg.
Notre modèle de société basé sur l’individualisme, la compétition, le patriarcat, la consommation outrancière, le gaspillage, la surexploitation, l’utilitarisme, la matérialisme, l’anthropocentrisme, la vitesse, l'accaparement, la privatisation des profits et la socialisation des externalités négatives, chute lentement et inexorablement, comme une feuille morte.
Des signes de sa disparition prochaine apparaissent : contestations sociales, mouvements citoyens, épuisement de ressources naturelles, dérèglement climatique, extinction massive du Vivant, pollutions, dégradation de la santé mentale et physique, renforcement de l'autoritarisme policier, ...
À côté, des bourgeons d'une société désirable et pérenne commencent déjà à sortir. Une société qui, sobrement, prendra soin des Communs et du Vivant.
L’illusion d’une solution technique à un problème technique.
© Adagp, Paris, 2022.
Acrylique, gesso, pansements et seringue sur cire, verre et bois.
42 x 40 x 25 cm. 1,8 kg.
Alors que l'échec à réduire les émissions anthropiques de gaz à effet de serre se confirme d'année en année, des solutions techniques de captation de CO2 s'échafaudent, avec l'objectif de faire perdurer encore un peu le modèle sociétal occidental actuel.
Le réchauffement climatique est pourtant juste l'un des symptômes d'un problème beaucoup plus vaste et systémique : celui de notre manière d'habiter la Terre, celui de notre rapport au Vivant.
D'autres symptômes sont la destruction massive des espèces, la stérilisation des sols, l'acidification des océans, la pollution des eaux, la réduction et le morcellement des espaces de vie, ..., bref, la mise à mal des conditions mêmes d'existence et de pérennité de la vie sur Terre.
Mais notre mode de pensée technique et réducteur, et notre incapacité à renoncer à un confort matériel addictif et anesthésiant, auront vite fait de nous faire croire à une problème technique qui pourrait se résoudre par une solution technique.
Sinking Hirst: Some Discomfort Gained from the Acceptance Of the inherent Vacuity of your Art, Mister Hirst.
© Adagp, Paris, 2020.
Aquarium, films adhésifs, acrylique et gesso sur cire.
60 x 40 x 40 cm. 4 kg.
Parodie de "Some Comfort Gained from the Acceptance Of the inherent Lies in everything" de Damien Hirst (1996).
Damien Hirst est un artiste britannique né en 1965. Il a dominé la scène de l'art britannique à partir des années 1990 et est actuellement l'artiste vivant le plus riche d'Angleterre avec une fortune estimée à $384 millions en 2020.
À partir de 1991, pour « que l'art soit plus réel que ne l'est une peinture », il travaille sur une série constituée de cadavres (requin, zèbre, vache, mouton). Les animaux, parfois coupés pour laisser apparaître leurs organes, sont présentés dans des aquariums remplis de formol.
Alors que pendant des millénaires l'art avait contribué à élever le genre humain, Hirst et son travail (par sa vacuité, son absence d'éthique dans l'utilisation et l'abattage gratuit d'animaux, son immoralisme dans le but de maintenir une cote sur le marché de l'art), illustrent notre transformation en barbares, pour qui l'argent est justification à tout et sens ultime.
La trahison de l'écran (Ceci n'est pas une vie sociale).
Adaptation contemporaine de "La trahison de l'image (Ceci n'est pas une pipe)" de René Magritte (1928).
© Adagp, Paris, 2021.
Acrylique et gesso sur bois.
60 x 40 x 4 cm. 1,9 kg.
Avec "La trahison de l'image", l'intention de Magritte était de montrer que, même peinte de la manière la plus réaliste qui soit, une pipe représentée dans un tableau n’est pas une pipe, mais seulement l'image d'une pipe, montrée sous un certain aspect, avec un certain point de vue, avec une certaine interprétation, et à un certain moment.
Ce message est toujours pertinent aujourd'hui, mais à l'heure des smartphones et des réseaux sociaux, un autre message se fait encore plus pressant : l'utilisation de la technologie ne doit pas supplanter ce qu'il y a de plus précieux dans les relations de face à face : la qualité des interactions et l’empathie entre les personnes.
L'égo est un je de destruction.
© Adagp, Paris, 2021.
Briques de construction sur bois.
100 x 40 x 5 cm. 2,7 kg.
Le besoin de reconnaissance de la part de nos semblables est l'un de nos besoins humains fondamentaux. Chez certaines personnes cependant, il prend des formes disproportionnées, voire maladives. Frustré, un besoin égotique démesuré peut alors chercher compensation dans des modes de consommation tapageurs, dans l'humiliation ou le mépris d'autrui, dans la recherche excessive de gloire, d'argent ou de pouvoir. Une excitation éphémère s'ensuit, qui laisse rapidement place à de la frustration ou du mal-être, résorbé à nouveau par la recherche d'une excitation de niveau supérieur.
Cette démesure, associée aux valeurs de puissance et de domination, a un impact direct sur l'empreinte écologique. La crise du Vivant se lie ainsi en partie à une crise de l'égo, ce qui rend sa résolution si difficile.
À la joie d'avoir, largement glorifiée par la publicité et la fiction, devra être préférée la joie d'être, en lien avec soi-même et avec les autres vivants: plus durable, profonde, positive et pourvoyeuse de sérénité.
NB: un tableau frère a été réalisé collaborativement lors d'une soirée "Kermesse du Climat": "L'égo est un je torride avec le climat".
Offre spéciale sur la mort : carnage gratuit.
© Adagp, Paris, 2021.
Mini-chariot, acrylique et gesso sur cire et bois.
61 x 40 x 28 cm. 2,1 kg.
La chasse de loisir avec l'objectif récréatif de tuer, dans des conditions souvent effroyables, ne devrait plus avoir de légalité dans notre société.
Le déterrage, par exemple, consiste à acculer une famille d'animaux (renards, blaireaux) dans leur terrier, à les terroriser pendant des heures par l'introduction de chiens, à creuser la terre pour arracher un à un les animaux de leur abri avec une grosse pince métallique, et achever leur torture avec des coups de pelle ou une balle. Est-il vraiment possible de tolérer cette pratique encore longtemps ?
La chasse à courre consiste à lâcher bruyamment une meute de chiens affamés à la poursuite d'un animal sauvage pendant des heures, jusqu'à son épuisement. Il est alors déchiqueté vivant par les chiens puis achevé à coup de dague. Ce spectacle est-il encore vraiment de notre époque ? Et non, cette chasse n'est pas la plus naturelle: les loups et lynx pratiquent une course-poursuite et une mise à mort rapides; et ils choisissent un animal faible, ce qui fortifie la population, contrairement aux chasseurs qui choisissent souvent le plus beau "trophée".
La battue consiste à faire rabattre tous les animaux d'une forêt par un grand nombre d'hommes, placés en ligne, criant, tapant des mains, soufflant dans des trompes de chasse, ratissant tout sur leur passage, à l'aide de leurs chiens élevés à la haine coursant tout animal. Pendant que d’autres hommes attendent en ligne pour fusiller les animaux en fuite. Cette pression colossale et indiscernée est-elle encore tolérable ?
Écrire ces mots me pèse, imaginer les souffrances infligées à ces animaux me donne la nausée, ne pas y voir de fin me met en rage.
C'est d'autant plus atterrant que ces pratiques se maintiennent uniquement par la collusion entre le milieu politique et celui de la chasse, l'opinion publique étant très majoritairement opposée à ces pratiques. C'est là un symptôme de dysfonctionnement majeur de notre démocratie représentative. Il suffirait en effet d'une convention citoyenne sur ces questions, pour qu'émergent des solutions intelligentes et consensuelles:
Création d'un office professionnel de la chasse, et interdiction de la chasse de loisir ? Cela permettrait d'avoir des gens de métier, formés au tir et à la connaissance de la faune, et dévoués au rétablissement d'un équilibre naturel, mis à mal par des décennies d'une pratique de pompiers pyromanes qui "n'en ont rien à foutre de réguler", de l'aveu même de leur représentant.
Stérilisation de sangliers (qui, pour rappel, ont été rendus prodigieusement fertiles par les chasseurs, par le croisement avec des cochons, par l'agrainage en forêt, par des lâchés de sangliers d'élevage dans les années 70) ?
Isolation des espaces agricoles ?
Installation de sifflets à ultrasons sur les voitures, pour éviter les collisions ?
Modification des pratiques forestières, pour rendre les forêts plus nourricières que les abords des villes ?
Éducation à la rencontre magique avec des animaux sauvages, pour connaitre les comportements à adopter en cas de rencontre ?
Le progrès social en marche.
© Adagp, Paris, 2020.
Autocollants, chaussure sur bois.
40 x 40 x 20 cm. 1,5 kg.
Liberté, égalité, fraternité. Ces trois valeurs fondatrices de notre République sont depuis quelques dizaines d'années mises à mal (et de façon encore plus intense ces dernières années *).
Ces reculs se font au profit d'une autre valeur fondamentale : l'opposition créatrice, aussi bien dans la sphère économique (libre concurrence), qu'idéologique (garantie du pluralisme des opinions, des mœurs et des croyances), et politique (garantie du pluralisme des partis; séparation de l'exécutif, du législatif, et du judiciaire).
Le libéralisme originel s'identifie à ce principe d'opposition créatrice; alors que l'anarchisme privilégie la liberté, le socialisme l'égalité, et le communisme la fraternité.
Or l'histoire a montré que lorsque chacune de ces doctrines se focalise trop exclusivement sur son principe central et méconnaît l'importance des autres, elle échoue à se maintenir légitime et éthiquement acceptable. Ainsi, l'idéal communiste de fraternité tend à dégénérer en totalitarisme, l'idéal socialiste de solidarité et d'égalité tend à se transformer en étatisme, l'idéal anarchiste de liberté tend à se dégrader en nihilisme, et l'idéal libéral tend à s'atrophier en économisme et en ploutocratie.
C'est ce à quoi nous assistons aujourd'hui : notre système libéral tend à réduire son champ d'application à la seule concurrence économique, et ne valorise que l'individualisme. Il devient néolibéralisme, et se révèle être le pire ennemi du libéralisme originel, dans le sens où il ne tolère plus l'opposition créatrice des manifestations et grèves par exemple.
Aujourd'hui, il est plus que jamais nécessaire d'avoir une classe politique qui reconnaisse l'interdépendance des quatre valeurs, les tempère, et les équilibre les unes par rapport aux autres. Une cinquième valeur fondamentale devrait par ailleurs s'ajouter : le respect du Vivant.
*
- Recul des libertés : loi relative à la protection du secret des affaires (qui limite la liberté de la presse et amoindrit la protection des lanceurs d'alertes), augmentation de la pression sur l’indépendance des journalistes et l’indépendance de la justice (perquisitions, convocations), loi dite « anti casseurs » (qui interdit à de nombreuses personnes de manifester), répression inédite des manifestations avec des violences disproportionnées commises par les forces de l'ordre, état d’urgence contre le terrorisme (exception qui a été « normalisée » par une loi de 2017), état d’urgence sanitaire (mesures limitant la liberté d’aller et venir, de réunion et d’entreprendre), proposition de loi "sécurité globale" qui prévoit de punir la diffusion "dans un but malveillant" d'images de policiers..
- Recul de l'égalité : suppression de l'ISF, instauration d'une flat tax, baisse de l'imposition sur les sociétés. Et a contrario, diminution des indemnités de licenciement, baisse des APL, baisse des droits au chômage, baisse de la protection des salariés.
- Recul de la fraternité : ghettoïsation en quartiers bourgeois ou pauvres, sécession des personnes fortunées vers des pays à fiscalité laxiste, progression des discours intolérants et racistes.
Prière de s'essuyer les pieds avant d'entrer dans l'Anthropocène.
© Adagp, Paris, 2020.
Acrylique sur paillasson.
60 x 40 x 4 cm. 2,5 kg.
L'Anthropocène est une époque de l'histoire de la Terre qui a été proposée pour caractériser la période durant laquelle l'influence de l'être humain sur la biosphère (ainsi que sur l’atmosphère, l’hydrosphère et la cryosphère) a atteint un tel niveau qu'elle est devenue une « force géologique » majeure capable de marquer durablement la croûte terrestre (la lithosphère).
L'écologie en marche.
© Adagp, Paris, 2020.
Chaussure, acrylique et gesso sur cire et bois.
40 x 40 x 20 cm. 1,5 kg.
Certes il y a eu des avancées écologiques ces dernières années*. Elles ne semblent cependant malheureusement pas d'envergure à juguler les déséquilibres majeurs en cours: perte de biodiversité, dérèglement climatique, hausse des inégalités, pollution de l'air, de l'eau et des sols.
“Personne n’hésite à faire des choix profonds et radicaux quand c’est une question de vie ou de mort. C’est la même chose avec le risque climatique”. Ce sont pourtant vos mots Monsieur Macron.
* Augmentation du nombre de réserves naturelles sur le territoire pour atteindre 30% d’aires terrestres et marines protégées, annulation du projet minier Montagne d’Or en Guyane, fin de l’importation de produits agricoles issus de la déforestation d’ici 2030, réduction de moitié de l’utilisation de phytosanitaires d’ici 2025, réduction de la consommation d’énergies fossiles, arrêt de la production d’électricité à partir du charbon en 2022, hausse des prêts pour la rénovation énergétique des logements, lutte contre l'artificialisation des sols, lutte contre le plastique jetable, fin de l’élimination des invendus, Convention citoyenne pour le climat, ...
Tourner le dos à ce qui détruit le Vivant.
© Adagp, Paris, 2022.
Acrylique et gesso sur bois.
61 x 40 x 3 cm. 1,2 kg.
C'est reconnaître qu'il n'y a rien de plus précieux que la vie sous toutes ses formes.
C'est en prendre soin.
C'est favoriser sa création.
C'est laisser foisonner sa complexité.
C'est respecter son rythme lent.
C'est tirer parti de ses ressources avec modération.
C'est nourrir et donner, plus que prendre.
C'est être en lien.
Ça déborde !
© Adagp, Paris, 2021.
Sacs poubelle, acrylique et gesso sur bois.
30 x 30 x 35 cm. 1,6 kg.
Actuellement en France, chaque habitant produit en moyenne 390 kg de déchets par an. Cette quantité s'élève à 590 kg si l'on considère les déchets déposés en déchèterie, et à 13,8 t en tenant compte des déchets industriels (BTP, agriculture, industrie). Ce à quoi il faudrait encore ajouter les déchets industriels produits dans les autres pays (en Chine par exemple) pour les produits consommés en France.
C'est deux fois plus qu'il y a 40 ans, et ce chiffre continue à croître.
Au niveau mondial, en 2015, sept à dix milliards de tonnes de déchets urbains ont été produites.
Il est par ailleurs estimé que 99% des ressources prélevées dans la nature deviennent des déchets en moins de 42 jours.
Les possibilités d'élimination de ces déchets montrent leurs limites, et l'accent doit maintenant être mis sur leur réduction à la source, en suivant le principe que le "meilleur déchet" est celui qu'on ne produit pas.
Sources :
Ademe.
CNIID (Centre national d’information indépendante sur les déchets).
Institut de la durée.
Indignons-nous !
© Adagp, Paris, 2009.
Pastel et gesso sur polystyrène et bois.
80 x 40 x 13 cm. 2,2 kg.
Il y a actuellement plusieurs grandes raisons d'indignation : la perte de la biodiversité, le dérèglement climatique, la pollution de l'air, de l'eau et des sols, la hausse des inégalités (au niveau mondial mais aussi au sein d'un même pays).
Et en même temps, il y a aussi de bonnes raisons de ne pas s'indigner : notre manque de temps, notre crédit à rembourser, notre confort matériel, nos habitudes, notre fatalisme, notre résignation, ...
Pourtant, si nous voulons continuer à jouir d'un environnement sain, il devient essentiel d'infléchir l'hégémonie du système capitaliste dominant. Il a certes été le moteur de progrès scientifiques, techniques et humains considérables, mais il atteint ses limites en termes de soutenabilité écologique. Il y a des domaines que sa logique lucrative et privée ne devrait pas régir : les biens communs vitaux, écologiques (terres arables, forêts, eau, sources d'énergie...) mais aussi sociaux (protection sociale...), ainsi que la monnaie et le crédit.
Ce n'est qu'en faisant pression sur nos politiques que nous pourrons faire émerger une société dans laquelle le capitalisme ne serait plus qu'un des piliers, régulé selon des normes sociales et environnementales, à côté d'autres piliers (public, associatif, coopératif, libéral, ...), le tout financé par des banques socialisées en fonction du bien-être apporté au vivant.
La pounète bleue (mélange entre poubelle et planète, on ne sait plus trop).
© Adagp, Paris, 2020.
Sac poubelle, emballages, support de globe terrestre.
30 x 30 x 35 cm. 0,5 kg.
La problématique des déchets est particulièrement critique concernant le plastique, qui contamine durablement les mers et les sols, avec une durée de vie entre 100 et 1000 ans.
Sa production mondiale a été de 360 millions de tonnes en 2018, et elle est en constante augmentation depuis une dizaine d'années.
9,1 milliards de tonnes de plastique ont été déjà produites dans le monde, et plus de la moitié de ce volume, soit 5,4 milliards de tonnes, a fini dans l’environnement.
Une étude* estime que seuls 9 % des déchets plastique sont recyclés et 12 % d’entre eux sont incinérés. Les 79% restant sont amoncelés dans des sites d’enfouissement ou déversés sur terres, mers et rivières sous la forme de détritus.
Pourtant, des solutions de réduction des déchets existent :
- au niveau individuel : consommer peu (sobriété, minimalisme), consommer sans emballage (potager, vrac, fait maison : cosmétiques, produits ménagers, repas, ...), composter les déchets organiques, acheter d'occasion, réutiliser, mutualiser, échanger, louer, emprunter.
- au niveau sociétal : réguler la publicité, inciter à l'écoconception (pour faciliter la réparation, la réutilisation ou le recyclage, et réduire en amont le volume et la toxicité des déchets), faire allonger la durée de vie des objets (garantie étendue, obligation de réparation), taxer la production des objets et emballages en plastique à usage unique, encourager les foyers au compostage domestique (distributions de composteurs, formations), mettre en place une tarification incitative des déchets, faciliter l'émergence de lieux d'économie circulaire (réutilisation, réemploi, vrac), éduquer.
Sources :
https://www.planetoscope.com/petrole/989-production-mondiale-de-plastique.html.
https://www.nationalgeographic.fr/environnement/91-des-dechets-plastiques-ne-sont-pas-recycles
* Étude parue en juillet 2017 dans la revue Sciences Advances, menée par une équipe de chercheurs des universités de Californie, Géorgie et de l’Institut Sea Education.
Fragile.
© Adagp, Paris, 2009.
Pastel et gesso sur polystyrène et bois.
120 x 40 x 19 cm. 2,5 kg.
La vie sur Terre repose entièrement sur le système atmosphère-océans-sols. Ces éléments sont malheureusement d'une extrême fragilité :
L’atmosphère a une épaisseur d’environ 600 km dans sa partie la plus épaisse. Si on représentait la Terre comme une pêche, l’atmosphère aurait l’épaisseur de la peau.
Les océans vont, quant à eux, jusqu'à une profondeur de seulement 11 kilomètres. Et l'épaisseur de l'humus est d'à peine quelques dizaines de centimètres.
La préservation de leurs salubrités est l'un des plus grands défis de notre époque.
Publicité coca-collante.
© Adagp, Paris, 2009.
Pastel, gesso et bouteille sur polystyrène et bois.
80 x 60 x 21 cm. 3,5 kg.
La publicité est un rouage majeur de notre société de consommation, qui permet aux entreprises d'écouler l'accumulation de biens produits.
Le marché mondial des dépenses publicitaires est actuellement de l'ordre de 600 milliards de dollars par an. Avec un budget de 3,9 milliards de dollars en 2016, Coca-Cola est le 13ème plus gros annonceur mondial, derrière notamment Samsung (11,2 milliards $), Procter & Gamble (10,5 milliards $), L’Oréal (8,6 milliards $), Unilever (8,5 milliards $), Nestlé (7,3 milliards $)....
Or, ces sommes colossales représentent bien plus d'argent qu'il n'en faudrait pour régler quelques-uns des objectifs de développement durable fixés par l'ONU *.
Alors chiche Coca-Cola, vous vous offrez la publicité de prévenir la pollution marine ou d'éradiquer la pauvreté dans le monde, plutôt que d'occuper des écrans publicitaires ?
* "17 objectifs pour transformer notre monde": https://www.agenda-2030.fr/odd/17-objectifs-de-developpement-durable-10
Sources :
https://www.equonet.net/Publicite-depense-record-de-coca-cola-au-cours-des-dernieres-annees_a4720.html
http://www.newsroom-publicismedia.fr/samsung-est-le-plus-important-annonceur-dans-le-monde-en-termes-de-depenses-publicitaires/?fbclid=IwAR3mVHVrBlO58BIFhI3fiSgbwApu6WaZ65ETNlgE1fku_F9ojmYf6SwJ9ZY
La dette emprisonne nos possibles.
© Adagp, Paris, 2020.
Pastel et gesso sur polystyrène et bois.
44 x 34 x 14 cm. 2,7 kg.
Au niveau individuel, la liberté passe par le fait de choisir sa vie. Mais qui le peut encore vraiment, avec autant de nécessités financières court-termistes ?
Au niveau étatique, la dette, principalement aux mains de marchés financiers, permet aux créanciers d'un pays d'exiger une cure d'austérité et des réformes libérales, aux conséquences économiques et sociales élevées. L'exemple de la Grèce est éloquent : hausse du taux de chômage, baisse des salaires et retraites, incapacité pour une part croissante de la population de se soigner, etc.
Pourtant, ces situations ne pourraient-elles pas être évitées, si l’État, au lieu de se financer sur les marchés financiers peu soucieux de l'intérêt général, recourait à nouveau uniquement à des emprunts directement auprès des ménages et des banques ? Et si les banques étaient à nouveau nationalisées, pour garantir leur mission de financement, et non plus de gain ? Cela n'ouvrirait-il pas la possibilité d'une politique plus libre et humaniste, ne consistant plus uniquement à "rassurer les marchés financiers" ?
Homme politique antisocial, tu perds ton sang-froid.
© Adagp, Paris, 2009.
Pastel et gesso sur polystyrène et bois.
40 x 40 x 24 cm. 1,3 kg.
Quand la politique est au service d'un système économique capitaliste dérèglementé, elle est antisociale et casse des constructions fondamentales : le code du travail, les droits sociaux, la qualité de vie, la démocratie, le Vivant.
Une nécessaire nouvelle révolution copernicienne.
© Adagp, Paris, 2009.
Acrylique et gesso sur polystyrène et bois.
120 x 40 x 30 cm. 3,4 kg.
Au 16e siècle, réaliser que la Terre tourne autour du soleil et non l'inverse, a renversé la vision du monde et a permis de prodigieuses avancées.
Aujourd'hui, alors que nous estimons que le Vivant gravite servilement autour de notre Société, nous sommes, avec un peu de chance et de militantisme, à l'aube d'une nouvelle révolution copernicienne, consistant à placer le bien-être du Vivant au centre de gravité, et nos structures sociales autour.
Chacun de nos choix de Société pourrait alors être pris à la lumière de la réponse à la question "est-ce que cela nuit, ou non, au bien-être du Vivant dans son ensemble, pensé comme un tout ?"
Opolluence (lien étroit entre opulence et pollution).
© Adagp, Paris, 2021.
Bouteille de champagne, tige de métal, ouate.
85 x 43 x 15 cm. 1,6 kg.
Plus on est riche, plus on pollue:
Les 10 % des habitants les plus riches de la planète sont responsables de plus de 50% des émissions de CO2.
Les 50% des habitants les plus pauvres du globe ne sont responsables que de 10 % des rejets polluants.
Une personne qui fait partie des 1 % les plus riches au monde génère en moyenne 175 fois plus de CO2 qu’une personne se situant dans les 10 % les plus pauvres.
Entre 1990 et 2015, les émissions annuelles ont augmenté de près de 60% dans le monde.
Dans l’UE, les plus pauvres réduisent leurs émissions, alors que celles-ci augmentent chez les 10 % les plus riches.
Source : Oxfam
https://www.oxfam.org/fr/cinq-choses-savoir-sur-les-inegalites-carbone
https://www.oxfam.org/fr/communiques-presse/dans-lue-seuls-les-plus-pauvres-reduisent-leurs-emissions-celles-ci-augmentent
Le monde sent de plus en plus mauvais. Mais on s'en fout, on a inventé le parfum.
© Adagp, Paris, 2012.
Flacon, pastel et gesso sur polystyrène et bois.
120 x 60 x 18 cm. 3,7 kg.
La croissance économique est une quête perpétuelle, obsessionnelle et aveugle des politiques récentes.
Or cette croissance est un simple critère de mesure de flux, ignorant des impacts sur la société. Cette situation est comparable à une baignoire dans laquelle on ne fait que mesurer l'arrivée d'eau, mais où ni la qualité ni le niveau de l'eau dans la baignoire ne sont pris en compte (Giarini et Stahel, 1990).
C'est ainsi que la destruction du Vivant et du Gratuit, en créant des nouveaux marchés lucratifs et des possibilités d'innovation pour remplacer ce qui jusqu'alors était offert, est un carburant de croissance, encouragé de ce fait par les politiques néolibérales.
Alors, avant que les services gratuits rendus par le Vivant ne soient anéantis, ne serait-il pas vital de réguler l'économie avec des normes sociales et environnementales strictes, et de la financer en proportion du bien-être apporté au Vivant, et non plus de sa potentialité de croissance ?
L'heure de ralentir.
© Adagp, Paris, 2010.
Montre, pastel et gesso sur polystyrène et bois.
80 x 40 x 10 cm. 2,1 kg.
La croissance économique a permis de sortir des millions de personnes de la pauvreté. Et elle continue de le faire dans les pays les moins avancés.
Dans les pays les plus riches par contre, elle n'est plus corrélée à une augmentation du bien-être de sa population; elle pose même des problèmes environnementaux et psychologiques majeurs (pollutions, stress, isolement, ...).
Dans ces pays, dont la France fait partie, ralentir est non seulement indispensable, mais, moyennant une réduction des inégalités, est aussi une perspective désirable de progrès social, environnemental, et humain.
Pensums. (je travaille, tu travailles, [...], ils se gavent)
© Adagp, Paris, 2009.
Stylo, feuille, pastel et gesso sur polystyrène et bois.
40 x 40 x 11 cm. 1,1 kg.
Les inégalités augmentent de façon majeure depuis les années 1980 *. En cause, un renoncement politique à les limiter. Or ces inégalités sont sources de ressentiment social et d'endettement, moteurs de conflits sociaux, de crises financières et de troubles politiques.
* Depuis 1980, la croissance des revenus des 1% les plus riches a été de 300% aux États-Unis (100% en Europe), alors que les revenus des 50% les plus modestes ont augmenté de seulement 3% (37% en Europe); si bien qu'aujourd'hui les 1 % les plus riches captent 20 % du revenu national avant impôt aux États-Unis (11 % en Europe).
Sources : Note du laboratoire sur les inégalités mondiales: https://wid.world/document/european-inequality-wil-appendix-2019-en-pdf/
L'équilibre des écosystèmes, menacé par l'activité humaine.
© Adagp, Paris, 2018.
Puzzle, feutre et jouets sur bois.
77 x 30 x 8 cm. 1,5 kg.
En moins de 50 ans, notre planète a perdu 68 % de ses vertébrés sauvages. En cause, la destruction de leurs habitats (avec la déforestation, la monoculture intensive, l'urbanisation, la fragmentation des espaces, aujourd'hui, moins de 20 % des terres sont vierges d’activité humaine), la chasse et la surpêche, le changement climatique, la pollution, et les espèces exotiques envahissantes.
Sources : https://www.wwf.fr/rapport-planete-vivante.
Dialogue social.
© Adagp, Paris, 2018.
Vêtements, acrylique et gesso sur polystyrène et bois.
80 x 40 x 38 cm. 2 kg.
Salarié et employeur ne sont pas dans une relation d'égalité, de par le lien de subordination qui les relie. Le code du travail et les organisations syndicales ont notamment pour rôle de limiter ce déséquilibre.
Les réformes libérales, pensées au détriment des salariés au nom de la compétitivité, sont sources de troubles sociaux, environnementaux, psychologiques et politiques.
La chasse à court d'avenir.
© Adagp, Paris, 2019.
Cartouches de chasse et acrylique sur bois.
102 x 28 x 6 cm. 1,7 kg.
Seulement 4% des mammifères sur Terre sont des animaux sauvages. 70% des oiseaux sur Terre sont de la volaille d’élevage. L'avènement de la civilisation humaine a été suivi par la disparition de 83% des mammifères sauvages et de 50% des plantes. Et ce déclin s’est accentué dramatiquement au XXème siècle, les scientifiques estimant que près de la moitié des animaux sauvages a disparu au cours des 40 dernières années.
L'abolition de la chasse aurait pour effet immédiat de relâcher l'intense pression démographique qui s'exerce indûment sur les animaux sauvages, souvent menacés d'extinction. Pour la quasi totalité des espèces chassées, l'effet de cette abolition serait sans conséquences négatives pour la société humaine, et bénéfique pour eux. Il y aurait alors à gérer la faible minorité restante: quelques grands ongulés (sangliers, chevreuils et cerfs), quand ils peuvent commettre des dégâts dans les cultures ou les plantations forestières.
Sources : "The biomass distribution on Earth", Ron Milo, Académie des sciences des États-Unis. https://www.pnas.org/content/115/25/6506
La séparation entre nature et société humaine.
© Adagp, Paris, 2013.
Acrylique et gesso sur polystyrène et bois.
80 x 40 x 28 cm. 3,2 kg.
La Nature, ça n'existe pas. Ce concept de dualité Humain-Nature a été inventé par notre société. Il laisse croire à l'Homme qu'il peut s'abstraire de la Nature et l'exploiter jusqu'à épuisement. En réalité, nous sommes inclus dans la Nature.
Il est donc plutôt préférable de parler d'"Environnement", car ce mot désigne la relation qui existe entre la Nature et la société qui l'habite. Mais ce terme souffre aussi d'anthropocentrisme, dans le sens où il désigne ce qui nous entoure, pensé à partir de nous, et extérieur à nous; non d'une réalité à laquelle nous appartenons entièrement.
Le terme de "Création", même si teinté de religiosité, permet, lui, de décentrer l'Homme, en le plaçant créature parmi les autres créatures; il abolit la séparation artificielle entre les humains et les autres êtres vivants, sans pour autant impliquer une égalité ou une indistinction entre les êtres, contrairement à l'écocentrisme. En effet dans la Création, l'Homme est l'être corporel le plus élevé du fait de sa conscience, mais aussi l'être spirituel le moins élevé, car inférieur au Créateur. Ce concept invite à la sagesse et à l'humilité.
Mais finalement, utiliser le terme de "Vivant" semble le plus adéquat. En complément des avantages du concept de "Création", il suggère une certaine fragilité, une interdépendance, un côté miraculeux, une préciosité et une rareté à l'échelle de l'univers.
Servir la biodiversité. Interdire la chasse. Gérer la cohabitation avec le sauvage.
© Adagp, Paris, 2019.
Cartouches de chasse et acrylique sur bois.
122 x 26 x 6 cm. 2 kg.
Dans l'inconscient collectif, la chasse se justifie par l'existence d'espèces nuisibles à l'agriculture : sanglier, cerf, chevreuil. Or cette nuisance n'est pas un problème de pullulation de la faune sauvage, mais un problème d'interaction entre une activité humaine et l'environnement dans lequel elle se fait.
Des techniques plus fines que l'abattage pourraient être envisagées :
au niveau de la gestion de la population : réintroduction des prédateurs de ces espèces (loup, lynx, ours), stérilisation (la fertilité des sangliers est notamment élevée, due à l'agrainage en forêt, et à leurs croisements avec des cochons, à l'initiative de chasseurs dans les années 1980).
au niveau de la gestion de leurs habitats, en favorisant l'émergence de forêts sauvages nourricières pour fixer les populations (le système digestif du chevreuil, par exemple, digérait peu ou mal les cultures des champs il y a encore quelques décennies, mais ils ont modifié leurs comportements par manque de choix nutritionnel).
au niveau de la gestion des zones d'exclusion de leur présence (cultures, routes, villes, ...), en isolant ces zones par rapport aux forêts, ou en utilisant des techniques d'effarouchement. Peu de recherche a été faite jusqu'à présent dans ce domaine.
Et si abattage il devait y avoir ponctuellement, il pourrait être effectué par un office professionnel, et non plus dans le cadre d'une activité de loisir.